Pas de photons pour nos moutons

Fontaine-le-Comte, 4 février 2021

 

Pour Vienne Nature, le photovoltaïque est un outil important de la transition énergétique.
Le gisement d’espaces favorables est immense : toitures de supermarchés et de bâtiments publics, ombrières sur les parcs de stationnement comme aux Maisons Blanches, sur la RN 10, centres d’enfouissement techniques en fin de vie, tels les 27 ha de Senillé-Saint-Sauveur, carrières fermées, friches industrielles non dépolluées. Ajoutons les nombreux hangars agricoles photovoltaïques que les entreprises du solaire financent pour abriter fourrage ou matériel.

Malgré toutes ces possibilités d’implantation, des promoteurs convoitent des terres agricoles.
Ils les déclarent « à faible potentiel agronomique » et les baptisent « friches » quand elles ne sont plus cultivées ; ils imaginent des moutons batifolant sous les trackers, des plantations d’herbes aromatiques, des ruches… Contre l’évidence, tout est bon pour prétendre garder une production agricole significative à l’ombre des panneaux et camoufler un changement de destination des terres.

Une forte majorité s’oppose à ces projets et veut consacrer les terres agricoles à la production agricole, garder le couvert végétal face au changement climatique et pallier la pénurie de foncier agricole : les jeunes ne trouvent plus de terres où s’installer. État et Région ont l’ambition de réduire à zéro le rythme d’artificialisation des terres. Et les hangars photovoltaïques sont là pour assurer aux agriculteurs un revenu complémentaire.

 

Vienne Nature refuse qu’un outil vertueux se retourne contre son but et s’attaque aux milieux naturels et agricoles.

Toute la Vienne est concernée, même la périphérie de Poitiers est menacée par deux projets : un parc sur la pelouse calcicole de l’aéroport de Poitiers-Biard, espace remarquable par sa flore, un autre à Migné-Auxances où EDF porte un projet indéfendable sur une terre agricole non exploitée depuis peu et sur un délaissé de la LGV dans un secteur à flore protégée.

On sait mieux faire : à deux pas, SERGIE porte un projet vertueux sur la décharge abandonnée de Chardonchamp. Cette montagne de déchets non identifiés n’est pas réhabilitable : c’est un exemple parfait de lieu favorable au photovoltaïque.

Couvrons de panneaux nos toitures, nos parkings, nos décharges, et sauvons en urgence les espaces naturels et agricoles.

Et rappelons-nous : l’électricité la plus verte est celle que nous ne consommons pas.

 

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Photo : Parc photovoltaïque dans la Vienne. Crédit : Vienne Nature