Les chauve-souris, des mammifères uniques
Seuls mammifères à utiliser le vol battu pour se déplacer, dotées d'une capacité hors du commun à se mouvoir dans l'obscurité, les chauves-souris demeurent un cas à part. Leur rythme de vie et leurs habitudes en font aussi des animaux particulièrement vulnérables dont les populations ont fortement diminué au cours du 20ème siècle en France et en Europe. Dérangement ou aménagement des sites de vie, destruction des haies, utilisations de pesticides, sont d'autant de menacent qui pèsent sur leurs populations.
Nocturnes et volantes, les chauves-souris se propulsent grâce à leurs ailes sophistiquées. Elles sont , dans la Vienne, insectivores.Pour se déplacer et pour chasser dans l'obscurité, elles utilisent un système d'écholocation grâce aux ultrasons qu'elles émettent. Elles ne sont pas aveugles pour autant et restent sensibles à la lumière, ce qui explique leur propension à trouver refuge durant la journée dans endroits sombres.
Murin Bechstein-Myotis bechsteinii Crédit photo: S. Ducept
Colonie de Rhinolophe Euryale-Rhinolophus euryale. Crédit photo: Vienne Nature
Barbastelle d'Europe-Barbastella barbastellus. Crédit photo: S. Ducept
À chaque période, son gîte
En hiver, elles recherchent des endroits frais et humides, obscurs et tranquilles pour pouvoir hiberner pendant 3 à 5 mois. Lorsqu'il est temps de donner naissance à leurs jeunes, elles investissent des lieux chauds et apprécient les combles et greniers des bâtiments. Entre ces périodes très marquées, les chauves-souris changent de gîtes pour la plupart, vagabondent, migrent pour certaines. En automne, elles s'accouplent et font de la graisse pour l'hiver.
Connait-on bien les chauve-souris dans la Vienne ?
Elles constituent assurément le groupe de mammifères le plus étudié et donc le mieux connu du département. Grâce aux données collectées depuis 30 ans par Vienne nature, nous possédons un inventaire des espèces, un idée de leur fréquence d'utilisation des gites souterrains, des fluctuations d'effectifs dans certains gîtes suivis de longue date, qu'ils soient d'hibernation ou de reproduction. Un comptage dans les sites les plus riches est effectué chaque année, comme dans les autres départements du Poitou-Charentes. Chaque année de nouveaux sites sont découverts. Il reste encore énormément de travail à réaliser sur les chauves-souris de notre département.
Nous connaissons 21 espèces de chauves-souris avec des statuts très différents. Ainsi les plus fréquemment rencontrées en hiver dans les gîtes sont le Grand Rhinolophe, le Petit Rhinolophe, le Murin à Moustaches, le Grand Murin et le Murin à oreilles échancrées. La Pipistrelle commune, rarement rencontrée l'hiver, devient très fréquente dès le printemps et fournit de nombreuses colonies de reproduction. Apparaissent également durant cette période les noctules et la Sérotine. Enfin, certaines espèces ne sont que rarement contactées, telles les Pipistrelles pygmée et de Nathusius ou encore le Minioptère.
Les sites à fort enjeux sont intégrés dans des politiques environnementales (ZNIEFF, Natura 2000, Espaces naturels sensibles, Arrêté de protection de Biotope). Des actions de gestion et de conservation sont mises en œuvre dans les gîtes (fermeture au public de gîtes souterrains, aménagement spécifiques..).
Extrait de :
Vienne Nature, 2017. Bêtes et plantes de la Vienne - déambulation dans la biodiversité départementale. Vienne Nature éditions, Fontaine-le-Comte. 240 p.
Pour aller plus loin :
- L'opération "Refuge pour les chauves souris" permet à tous de s'engager dans la préservation des chauves souris. Plus de renseignements à ce lien.
- Plaquette "Le Grand Rhinolophe" éditée par Poitou-Charentes Nature (2017). À télécharger à ce lien.
- PREVOST O., 1997. A la recherche des chauves-souris ou comment participer à un inventaire de chiroptères. Poitou-Charentes Nature et Vienne Nature, Poitiers, 60 p.
